Une petite histoire pour rire

Publié le par KDB

Pourquoi jouer la Fille de l’Air quand, à bord de son fourneau, où mijote un plat dont Nénène (gouvernante et amie Malgache) a le secret ? Le parfum des herbes vous chatouille le nez. Des odeurs... ce n’est pas ce qui manque au Mas où Nénène s’est retirée pour le bien-être de Mademoiselle K.D..

K.D. n’aurait jamais pu écrire tous leurs exploits si Nénène, telle l’ombre de K.D., ne se trouvait là. Elle pèse 100 kilos et c’est plutôt elle qui ferait de l’ombre à K.D., de peur que le soleil ne la fasse bronzer car, là, Nénène est intraitable: pour que tout aille bien, K.D. doit garder sa couleur crème de lait et elle, Nénène, sa couleur café. D’ailleurs tout allait bien depuis plus de 40 ans. Une fois pour toutes, Nénène était là pour que Mademoiselle K.D. et ses nourritures extra-sensorielles ne prennent pas le pied sur les nourritures terrestres.

Une odeur de brûlé parvint aux narines de Nénène. Elle se précipita, non dans la cuisine, mais dans le salon. L’odeur venait de là. Mademoiselle K.D. était devant une tasse de tisane de sauge car, à l’âge de K.D., les boissons fortes ne sont plus de mise.

Dans une coupelle, auprès d’elle, brûlaient quelques feuilles d’un mélange nouveau : << Oh, fit Nénène, cette odeur ! Cela me rappelle les gaz de Papillons Roses.

- Ah oui, répliqua K.D., et si tu n’avais pas étouffé le dernier, peut-être aurions-nous un visage de 20 ans”.   Il faut avouer qu’elles avaient plutôt trois fois 20 ans chacune.

- Encore une aventure que tu devrais raconter, dit Nénène, car il faut que les générations à venir suivent tes conseils pour faire mieux.

- Ça va, dit K.D., va à ta cuisine, j’irai à la mienne, et préparons nos nourritures. >>

Partons à la conquête des Papillons Roses à Madagascar

Ce samedi-là, vers 19 heures, K.D.  comptait ses sous. La porte du salon de coiffure s’ouvrit lentement : << La Caisse ! Ils vont me faire la Caisse ! >> Hypnotisée par son idée, elle vit à peine entrer la Japonaise, pourtant sur la pointe des pieds. Une Japonaise, en kimono, à Tananarive, à l’heure où le soleil flamboie, “pas à dire, pensa K.D., les forces occultes sont en mouvement”.

Elle reprit ses esprits, si l’on peut dire, et fit la demande qui lui sembla la plus simple: << Si c’est pour une mise en plis, prenez rendez-vous pour mardi. >>

A l’air fermé de la Japonaise, elle comprit qu’elle était tombée à côté de la plaque.

<< Non, reprit l’autre, c’est pour une mise en bière... >>

Heureusement K.D. était assise car, comme toutes les grandes chèvres, lorsqu’elle était stupéfaite, elle pliait des genoux. D’un coup d’œil, elle jaugea la Jap...

Pas armée, l’air de “rien ne passe par mes fentes visuelles”. Mais, Ô stupeur, il y passait quelque chose : de toutes petites larmes, accompagnées par des petits miaulements qui, enfin, s’arrêtèrent.

Mais, dit K.D. : << Que se passe-t-il ? Vous voulez me tuer de chagrin ?

- Non, dit la Japonaise, >> qui lui conta ce qui suit : Ils étaient arrivés ce matin au terrain d’aviation d’Ivato, lui Yang et elle Ying, en provenance du Japon, pour une histoire de Papillons Roses. Mademoiselle K.D. connaissait les bleus, qui arrivent par recommandé, mais pas encore les roses... Toujours dixit Ying : un ami de Madagascar, après une longue nuit de jeu chez eux, s’était trouvé par hasard sans moyens pour régler ses dettes dites d’honneur et avait, en passant sur l’honneur, vendu la mèche: il connaissait un endroit à Madagascar où des Papillons Roses, grâce à un gaz qu’ils émettaient, avait le pouvoir (le Pouvoir, ce beau mot qui, dans tous les coins du globe, fait ouvrir les oreilles, le Pouvoir... les Siddhis) de rajeunir ceux qui respiraient ce gaz, et uniquement ce gaz, pendant une heure.

Nos deux Japs avaient donc décidé de partir exploiter ce filon gazeux. Mais ce matin, à leur arrivée, Yang avait disparu, volatilisé et elle, comme une fleur sans terre, l’avait cherché, cherché. Ses pas l’avaient conduite vers le Marché aux Fleurs, le “Zoma”. Elle errait parmi les bouquets quand une bonne âme (il y en a tellement) lui avait dit : << Vous avez des problèmes ? Allez voir Mademoiselle K.D., elle sait démêler les fils grâce à des contacts extra…  enfin… avec un de ses amis. >>

Après un moment d’accalmie de Ying, arrosée d’une rasade de whisky, nos deux cervelles d’oiseau étaient un peu embrumées... Papillons, rajeunissement, enlèvement.... Ying se remit à sangloter. << Mais enfin, dit K.D., qu’avez-vous fait de sérieux pour le retrouver ? - J’ai consulté les esprits ancestraux. Je les ai toujours avec moi, dans ma boîte de maquillage. Et la réponse est infaillible. Les esprits disaient : “La mise en bière”. Même au Japon, cela veut dire La Mort. >> K.D. déplia son 1m80 et prit Ying par le bras, ou plutôt sous le bras, le bel attelage ! Elle appela deux pousse-pousse, toujours le même pour elle propulsé par trois grands gaillards, un devant et deux derrière. Ying se contenta d’un seul, maigrelet, dans les brancards : “Et fouette, cocher, à la maison!” Tout le monde connaît la case de Mademoiselle K.D., une “case en bambou” chantait Madagascar. Elle avait fait faire la Maison de Blanche-Neige, les fenêtres riaient et les portes chantaient (quelquefois faux quand les invités ne leur plaisaient pas). Un jour de mécontentement, la maison s’était assise. Et oui, les murs s’étaient pliés. Il faut dire que K.D. avait changé les meubles de place et sa mère lui avait dit en riant : << Attention, ce sont les meubles qui tiennent les murs!... >> Et en bonne sorcière de mère, K.D. Dame SAMANTA avait eu la bouche cabri. La case était de nouveau O.K.

Nos beautés, rentrées en coup de vent : léger pour Ying, ouragantesque pour K.D. << Attention les murs ! >> dit Nénène qui arrivait avec le plateau et les verres, car elle savait au bruit du vent que le contact avec L.Y.K. l’extra…, aurait lieu. Les appareils de liaison étaient en place, nos deux praticiennes aux écoutes. La connexion fut établie avec quelques grésillements dans les oreilles. (Ah, ces grenouilles, elles étaient sur la ligne, elles écoutaient et, qui plus est, elles faisaient leurs commentaires... Au bénitier, les grenouilles !) Le déchiffrage du code dura quelques heures, et le whisky quelques minutes. Mais les effluves ne firent pas embraser la flamme. Tout fut dit.  L.Y.K. avait répondu : -  Eliminer la corruption - Lucidogène, gaz (inquiétant) - Et puis la Mort. Toujours Elle.  - Un chef fort et juste qui nourrit bien son peuple gagne la guerre. Et en quatrième position, L.Y.K.avait dit : << Discipline et ordre. Cause juste et valable, alors triomphe.>> Il fallait agir. Le plan d’action fut mis à l’ordre du jour. = << C’est demain dimanche, la fête à.... la fête à qui, se dit K.D. Elle mit sa mémoire électronique en marche. La fête... mais la fête à ce corrompu d’Aristide. >> Aristide, elle allait tout de suite regarder par là, car ce truand devait, avec son nez, avoir senti les gaz et, qui sait, sorti sa batterie, flairant la bonne affaire. Il avait même pu faire la peau au Japonais, de là la Mort ! Cela, K.D. ne le dit pas à Fleur de Cactus pour ne pas la désespérer et en faire une fleur séchée entre deux pages de livre !

Nos deux commères s’endormirent, fourbues, et par l’alcool et par le déchiffrage de L.Y.K.'S., un travail de Français, mais de Français dont le système D est de comprendre le Chinois. << Il est passé minuit ! >> C’est Nénène, sachant que passé minuit, il fallait réveiller les femmes de l’aurore car seules les sorcières sont debout à minuit et K.D. qui en est l’antidote est opérationnelle aux lueurs de l’aube. Le plus rapide, afin de surprendre Aristide dans son repaire, est de prendre le bateau. Il y a juste le lac à traverser. K.D. déteste le yacht, le sien (ridicule) :- deux places et, heureusement, la place extérieure pour K.D. Elle ne peut monter sur sa barcasse, elle a le mal de mer. Elle a compris, toujours en ski nautique, telle l’Ange Androgyne, un ski et elle. Le trio file. Cela donne un ballet de gerbes d’eau et d’écume filtrant les lueurs de l’aube. (Nénène n’a jamais compris que le bateau devait aller droit. Seule K.D. peut valser. Elles ont l’habitude l’une de l’autre, et l’autre de “Lune”). Elles arrivent en douceur au débarcadère d’Aristide.


Et la veille qu'est-il arrivé à Yang ?

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